|
|
||
|
LA TAPISSERIE ÉTRANGÈRE AU XVIII° SIÈCLE 401
Durand. Ces deux entrepreneurs installèrent leurs métiers, en vertu des lettres patentes du 10 mai 1699, dans les greniers situés à Nancy au-dessus de la Boucherie. Leur privilège fut prorogé à diverses reprises; il était encore confirmé par le duc François III, en 1736. Quand Stanislas prend possession du trône de Lorraine, il trouve l'atelier des frères Durand en pleine prospérité. Nicolas meurt en 1755, à l'âge'de quatre-vingt-onze ans. Il avait été précédé dans la tombe par son frère Pierre. François, filsde Nicolas, devient alors directeur de l'entreprise, avec son gendre Sigisbert Matthieu pour associé. La manufacture de Nancy existait encore aux approches de la révolution; mais le nombre de ses ouvriers, qui avait été porté un moment jusqu'à quatre-vingts ou cent, .se trouvait alors considérablement réduit.
La manufacture des frères Durand comptait près d'un siècle d'existence quand elle cessa ses travaux. Elle se consacrait d'ordinaire à la fabrication des tentures communes, destinées à l'ameublement des maisons bourgeoises. Les imperfections du dessin nuisaient à leur réputation et les empêchaient d'entrer en comparaison avec les œuvres flamandes ou françaises. Les productions de cet atelier ne quittaient guère la province; c'est ce qui explique l'impossibilité où nous nous trouvons de citer une seule pièce qui puisse lui être attribuée avec certitude.
En 1734, un marchand tapissier d'Aubusson, Jean Bellot, sollicite et obtient l'autorisation d'établir à Nancy une manufacture de haute et de basse lice.
Quand le duc François III prit possession du duché de Toscane, en 1737, une de ses premières mesures fut, comme on l'a dit, de fermer l'atelier deux fois séculaire fondé par les Médicis. Deux ans après, il est vrai, les travaux étaient repris; mais les tapissiers lorrains avaient remplacé partout les italiens. Ce sont eux qui sont chargés de la direction des nouveaux métiers ; c'est à eux que sont confiés les travaux de rentrai ture qu'exige la riche collection amassée par les ducs de Toscane. Lors de son départ, le duc François avait emporté à Florence les principaux spécimens de l'industrie lorraine. Cest ce qui explique la présence dans les collections florentines de plusieurs des suites signalées plus haut.
Comme on le voit, la Lorraine et particulièrement la ville de Nancy furent, pendant tout le cours du xviii0 siècle, un centre de
26
|
||
|
|
||